Élevage et consommation de viande chevaline en Europe
La viande chevaline consommée en France provient en grande partie d’Europe (Allemagne, Pologne, Belgique, Suisse, Espagne). Mais la France exporte elle aussi des chevaux pour la viande, notamment en Italie, Espagne et en Suisse.
La majeure partie de la viande chevaline consommée en France provient de chevaux de réforme. Nous, dans un soucis d’hygiène et de respect de l’animal, abattons des chevaux provenant d’élevages Canadiens, connus pour leurs pâturages et respect des normes de production. Rompons tout de suite les préjugés à propos de l’élevage des chevaux : à l’abattoir, les chevaux sont regroupés en parcs ou logettes individuelles où ils sont abreuvés et conservés au calme et au repos. La maltraitance n’a pas et ne peut pas avoir sa place dans l’élevage des chevaux à vocation bouchère. À son arrivée à l’abattoir, chaque animal est systématiquement inspecté sous le contrôle des services vétérinaires. Un cheval ne pourra être abattu pour la consommation humaine s’il est malade, dans un mauvais état d’hygiène ou non accompagné de ses documents sanitaires.
Niveau de consommation de la viande Française de cheval
La consommation de viande de cheval est en régression, en effet, en quarante ans, elle a été divisée par 5 et représente actuellement O,4% de la viande consommée. Cette baisse de la consommation s’explique par :
- La baisse du nombre de bouchers/boucheries spécialisés : on compte actuellement 600 artisans bouchers en France, contre 1400 en 2002
- La baisse du nombre de repreneurs
- Le fait que les Français considèrent le cheval davantage comme un animal domestique de loisirs que comme un produit alimentaire
- Une diminution régulière de la consommation des produits frais au profit des produits très transformés (plats composés, sandwichs, pizza…)
- Le non-engouement de la part des jeunes (cette viande, qui a surtout été consommée après guerre, est surtout appréciée par les plus de 50 ans, qui représentent les trois quarts des consommateurs)
Selon les bouchers chevalins, le problème de tromperie de la viande de cheval n’explique pas la diminution de la consommation, car ce n’est pas le fait de manger du cheval qui inquiète les consommateurs, mais le fait d’avoir été trompés et donc de n’avoir aucune information à propos de la traçabilité de la viande. Cela peut paraître paradoxal, mais la consommation de viande de cheval a augmenté en France depuis le début du scandale des plats surgelés. C’est donc une aubaine pour les bouchers chevalins qui offrent aux consommateurs une transparence sur la traçabilité de leurs produits. En effet, les boucheries chevalines traditionnelles, qui représentent 50% du marché, ont connu une augmentation de leurs ventes de l’ordre de 10 à 15%.
Au contraire, selon eux, l’élément majeur coupable de la baisse de la consommation de la viande de cheval, est le désamour des apprentis et des Français pour la viande de cheval. Il y a de moins en moins de repreneurs et comme pour la plupart des métiers de l’artisanat, les jeunes manquent. De ce fait, d’ici 5 ans, la moitié des boucheries chevalines auront disparues.
Une consommation qui n’est pas à négliger
La majorité des Français sont des petits consommateurs de viandes chevalines, et les écarts de quantités consommées peuvent entraîner des différences dans le statut nutritionnel de la population : il est beaucoup plus difficile d’assurer la couverture des besoins nutritionnels en vitamines B et en fer pour les petits consommateurs de viande. Or, ceux-ci sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. C’est un souci notamment pour deux catégories d’individus dites à risque de carences : fonte musculaire chez les seniors et plus de fractures, 58% des femmes carencées en fer !
La viande et notamment la viande chevaline contribue à 32 % des apports protéiques, nettement devant les féculents, les pizzas-quiches et plats préparés. Elle représente ainsi le premier vecteur de protéines dans l’alimentation des Français.
A savoir : Il vaut mieux privilégier l’artisan boucher. Sa viande est fraiche et de qualité, il est de bons conseils, il donne souvent des idées de recettes, les temps de cuisson, et cela donne envie de varier les morceaux.